Le filage et le tissage

Un coton vivant, un savoir-faire lent
Chez Aune, chaque pièce commence par un fil. Pas un fil industriel, non — un fil formé à la main, patiemment, sur un rouet en bois.
Puis vient le tissage, geste après geste, sur un métier manuel, sans électricité, dans le respect d’un rythme ancien.
Ce choix, c’est une déclaration : nous croyons à une autre manière de faire du vêtement, qui valorise le geste, le temps, la matière.
Le filage, c’est la première étape. Les femmes formées par l’ONG Tender Heart utilisent un rouet traditionnel pour transformer le coton brut en fil.
Ce fil est irrégulier, un peu vivant — à l’opposé des fils industriels lisses et impersonnels. Il donne au tissu cette texture si particulière, organique.
Puis vient le tissage, sur des métiers à tisser en bois. Aucune machine. Aucune énergie fossile. Seulement les mains, les pieds, le corps engagé dans le mouvement.
Chaque mètre de tissu prend plusieurs heures à produire. Parfois, il faut une journée entière pour réaliser ce que l’industrie ferait en quelques secondes.
Mais ce temps a une valeur. Il permet de respecter la matière. De ralentir. De transmettre.
Et d’inscrire dans chaque vêtement une forme de mémoire.
Ce tissu-là, il n’est pas parfait — et c’est justement pour ça qu’il est beau. Il a des variations, des aspérités, il porte la trace de la main.
Il raconte l’histoire d’un savoir-faire fragile mais vivant, que nous avons choisi de protéger, valoriser, et faire connaître à travers chaque pièce Aune.